jeudi 16 avril 2015

Masse Critique Babelio: Snow Queen de Michael Cunningham.



Bonjour à tous et à toutes!

Aujourd'hui, c'est Vendredi, et je vous souhaite la bienvenue sur le Livroscope! J'espère que vous allez bien, et que l'approche du week-end vous réjouit. Je suis ravie de vous retrouver pour une toute nouvelle chronique. Après la Lecture Commune sur L'île des oubliés, je vous propose aujourd'hui de découvrir une nouvelle lecture que j'ai lue récemment grâce à l'une des Masses Critiques spéciales organisées par le site Babelio, dont j'ai déjà parlé à plusieurs reprises sur le blog. Ce livre, paru il y a quelques semaines chez Belfond, s'intitule Snow Queen, et il a été écrit par le célèbre auteur américain Michael Cunningham, que je connaissais déjà pour The Hours, une réécriture très originale de Mrs Dalloway de Virginia Woolf. En vous souhaitant une bonne lecture, j'espère que cet article vous plaira :) 

La Masse Critique de Babelio, c'est quoi?
Avant de vous présenter Michael Cunningham et Snow Queen, je tenais à vous dire quelques mots sur la Masse Critique. Régulièrement (environ une fois par mois), le site communautaire Babelio propose à ses membres de recevoir un livre en échange d'une critique à poster sur leur site. Avoir un blog n'est pas une nécessité, il suffit de poster son avis directement sur la fiche du livre en question. De temps en temps, le site organise également des Masses Critiques spéciales, où seul un livre est proposé. C'était par exemple le cas pour Snow Queen. Si vous souhaitez découvrir Babelio ou le fonctionnement de la Masse Critique, je vous laisse suivre le lien ci-dessous, qui vous mènera vers le site!


Quelques mots sur Michael Cunningham:
Entrons à présent dans le vif du sujet, avec une petite présentation de notre auteur du jour, Michael Cunningham. Né en 1952 à Cincinnati, dans l'Ohio, il grandit en Californie, il fait ensuite ses études à l'université Stanford, près de San Francisco, puis à l'université de l'Iowa, en se spécialisant dans la littérature. Il devient professeur, et publie ses premiers travaux dans différents magazines. Après avoir publié plusieurs romans et nouvelles, c'est en 1998 qu'il connait son premier grand succès avec The Hours, roman ré-écrivant le classique culte Mrs Dalloway de Virginia Woolf. Avec ce roman, qui fut ensuite adapté au cinéma avec Nicole Kidman et Meryl Streep, il remporte le prix Pulitzer. Depuis, il continue d'écrire. Il vit depuis plusieurs années avec son compagnon et milite contre le Sida. Je vous laisse ci-dessous le lien vers son site personnel, sur lequel vous pourrez découvrir davantage d'informations sur son travail. 


Snow Queen:
Résumé:
2004. C'est l'hiver à New York. Barrett vient une fois de plus de se faire plaquer via un simple SMS. Alors qu'il est complètement dérouté, il aperçoit une lumière étincelante qui le chamboule profondément. 
De retour chez lui, il retrouve son frère aîné, Tyler, un musicien drogué qui peine à gagner sa vie, et la fiancée de se dernier, Beth. Beth est atteinte d'un cancer qui l'affaiblit grandement et la tue à petit feu. Beth et Tyler ont prévu de se marier d'ici quelques mois.
Par la suite, le roman suit l'avancée de la vie de ses deux frères très liés l'un à l'autre... 

La relation entre deux frères:
Déjà avec The Hours, Michael Cunningham a montré son talent pour présenter plusieurs personnages, leur psychologie, leurs attentes, leur passé et leur présent. Ici, il s'attache à développer la relation entre deux frères.
D'un côté, nous avons Barrett, qui ouvre le livre. Barrett est présenté comme un homme extrêmement intelligent et cultivé, assez charismatique, et qui a un certain succès auprès des hommes. Un succès limité dans le temps, car il passe de relation en relation, à son grand désespoir. L'autre problème de Barrett, c'est que malgré ses capacités et ses études, il a du mal à trouver ce qu'il veut faire et qui il est réellement.

Tyler est l'aîné de Barrett. Physiquement, il est assez différent de son cadet, mais Michael Cunningham précise qu'il est tout de même possible de voir la ressemblance entre les deux. Tyler est musicien, il joue de la guitare, mais a du mal à percer dans ce milieu assez fermé. Lorsque le roman commence, il est d'ailleurs en pleine création artistique: il essaie de composer une chanson pour son mariage avec Beth, sa petite amie de longue date. Il est très investi dans sa relation à la jeune femme, notamment depuis que son cancer s'est déclaré, un cancer qui a chamboulé leur quotidien et leur relation. Tyler a également un penchant pour la drogue. 
Tyler et Barrett ont perdu leur mère assez tôt, alors qu'ils étaient encore des enfants, et se sont forgés depuis une relation très forte. Ils vivent ensemble, même si Beth est installée avec Tyler et partagent tout. 
Les autres personnages présentés sont tous des proches des deux frères: nous avons par exemple Beth, ou Liz, une de leurs amies, ou encore Andrew. Ils sont tous présentés dans leur relation avec les deux frères ou sous le spectre de ce qu'ils pensent de leurs amis.

Une apparition qui hante les pages:
Snow Queen. Voilà un titre assez mystérieux, et qui peut évoquer tout un tas de choses. Pour ouvrir son roman, Michael Cunningham cite d'ailleurs un extrait du conte la Reine des Neiges d'Andersen. En réalité, Snow Queen fait écho à l'apparition très particulière que Barrett, l'un de nos héros, découvre complètement par hasard. Une lumière éclatante, vraiment particulière, dont la fugacité le chamboule des pieds à la tête. 
Cette lumière, si elle n'apparait qu'une seule fois, pendant un très court instant, laisse une trace durable dans la vie de Barrett. A plusieurs reprises à travers le livre, à travers les années, on peut constater que Barrett pense encore très souvent à cette expérience unique, qu'il essaie de faire partager et de faire comprendre à ses proches. 
L'apparition (mais je peux me montrer) me fait fortement penser à la notion d'épiphanie que l'on retrouve notamment dans les écrits de James Joyce, comme dans les nouvelles Dubliners. L'épiphanie, terme à forte connotation religieuse, est pour lui un moment très particulier, provoqué par un objet, une vision, bref un moment où l'individu a une prise de conscience extrêmement forte qui change sa perception du monde ou de lui-même. Quelque part, on retrouve un peu cette thématique ici, puisque la vision de cette lumière provoque chez Barrett de nombreux questionnements...

Ce que j'en ai pensé:
C'est l'année dernière que j'ai eu l'occasion de découvrir pour la première fois Michael Cunningham, grâce à l'un de mes cours, consacré aux romans Mrs Dalloway et The Hours. Un cours que j'avais beaucoup aimé, tout comme The Hours, que j'ai trouvé spectaculaire tant au niveau de l'écriture, que de l'histoire et de la ré-écriture de l'oeuvre originale. Du coup, j'étais vraiment contente à l'idée de lire un autre roman de Michael Cunningham, histoire de voir si j'allais également apprécier ce nouveau roman. Et si Snow Queen n'a pas été un coup de coeur pour moi, j'ai été charmée par cette lecture assez particulière et que je n'oublierai pas de sitôt.

Commençons par l'intrigue. Je dois avouer qu'elle est assez surprenante, non pas dans ce que l'auteur raconte mais plutôt dans la façon dont il a choisi de la raconter. En effet, nous sautons d'événements en événements, qui se déroulent à plusieurs mois, voire même plusieurs années d'intervalles. Nous commençons en 2004, puis nous arrivons en 2006, avant d'arriver en 2008. A chaque fois, on se concentre sur une seule journée, sur quelques heures, mais à travers ce temps très court, on s'aperçoit que tout nous est dit, que quelques instants suffisent à beaucoup nous en apprendre sur les protagonistes. 

En parlant de ces protagonistes, j'ai beaucoup aimé Barrett et Tyler. Ils ont une personnalité qui me plait beaucoup, et j'ai aimé les suivre ainsi que leurs amis. J'ai particulièrement apprécié la relation qui les unit, une relation fraternelle très forte. Je trouve que Michael Cunningham est vraiment doué pour créer des personnages réalistes et intéressants. 

Le roman aborde plusieurs thématiques, dont fait partie la relation fraternelle, et la famille en général. On retrouve également en filigrane la politique, puisque certains des moments choisis se déroulent lors des élections de 2004 et de 2008. L'amour et l'amitié sont abordés, à travers la façon dont les relations des différents personnages évoluent à travers le roman. Ce que j'ai personnellement préféré dans le livre, c'est le développement du thème de la création artistique, à travers le personnage de Tyler, musicien, qui cherche les bons mots, la bonne partition pour réaliser un véritable chef d'oeuvre. 

Pour terminer, je tenais à parler de ce qui est selon moi le gros point fort du livre: le style de l'auteur. J'avais déjà adoré cet aspect dans The Hours, et j'étais vraiment heureuse de retrouver la plume de Michael Cunningham une fois de plus. Son style est très fluide, il a une écriture que je trouve très poétique et très travaillé, qui convient parfaitement à l'histoire qu'il nous raconte. Les chapitres sont courts, et j'ai vraiment eu la sensation de lire quelque chose de beau. A noter cependant quelques couacs dans la traduction (passer de Big Betty à Grosse Betty, par exemple).



En bref, la lecture de Snow Queen a été pour moi très agréable, et j'ai passé un bon moment avec ce livre qui me donne envie de poursuivre ma découverte de Michael Cunningham. Néanmoins il me manquait quand même ce petit quelque chose qui aurait transformé ce livre en coup de coeur.

Si jamais Michael Cunningham vous intéresse, je vous recommande fortement The Hours en premier lieu, ainsi que son adaptation cinématographique. Sur cette note, il est temps d'achever cette petite chronique! J'espère qu'elle vous a plu, si c'est le cas n'hésitez pas à me le faire savoir en commentaire. On se retrouve d'ici quelques jours pour une nouvelle chronique, en attendant prenez soin de vous et lisez beaucoup!

AnGee Ersatz*


10 commentaires:

  1. J'avais aussi participé à cette masse critique mais je n'ai pas été sélectionnée ^^ Mais je pense que je le lirais quand même. Bravo pour cette superbe chronique, très détaillée et complète !

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  2. Merci toi aussi, bonne lecture ! C'est une histoire comme Un jour de David Nicholls qui doit marquer...J'ai un feeling qu'elle sera triste...

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    1. Triste, je sais pas, en tout cas c'est un sentiment assez nostalgique qu'elle me laisse!

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  3. J'ai bien envie de sauter dessus depuis que je l'ai vu en librairie !!

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  4. J'ai bien aimé l'ambiance de The Hours et ce livre-ci me fait envie aussi, mais j'ai peur que ce soit trop triste et je ne suis pas d'humeur à lire des choses déprimantes pour l'instant...

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    1. Je ne l'ai pas trouvé triste personnellement, plus mélancolique que triste. Je ne sais pas comment expliquer ça, en fait ^^

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  5. Un roman qui devrait me plaire, j'aime beaucoup être perdue dans mes sentiments.

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